La plupart des auteurs indépendants sont issus d’un long processus d’apprentissage. Ils ont vécu leur propre expérience, se sont frottés au monde de l’édition, à ses galères. Ils ont testé de multiples solutions pour publier et vendre leurs livres, pour sortir des pièges de certains contrats d’édition, pour accroître leur lectorat. Leur promulguer des conseils serait prétentieux. Ces conseils s’adressent donc d’abord aux auteurs débutants. Le meilleur moyen d’apprendre est d’expérimenter, c’est vrai, mais il y a des écueils qu’il vaut mieux savoir repérer.
Évidemment, le premier conseil – mais est-il besoin de le rappeler ? – est de fuir les éditeurs à compte d’auteur abusif, ceux qui demandent des sommes extravagantes, la cession des droits d’auteur, qui exigent une exclusivité ou des durées de contrat indécentes. Les plus puristes recommanderaient aussi de fuir les éditeurs à compte d’éditeur. Certes, il en existe qui se disent à compte d’éditeur et qui ne sont pas recommandables du tout, mais pour les grandes maisons, ça se discute, non ?
Deuxième conseil : tant qu’un auteur ne vend pas plus d’une cinquantaine de livres par an, doit-il s’engager dans des procédures administratives pesantes ? En théorie oui. En pratique, le Fisc a d’autres chats à fouetter que d’aller traquer les miettes de bénéfices incertains glanées par de modestes amateurs passionnés d’écriture. Alors, à chacun de décider, en son âme et conscience.
En revanche, et c’est le troisième conseil, dès qu’un auteur vend des quantités conséquentes de livres, ou s’il souhaite émettre des factures, notamment pour proposer aux librairies ses ouvrages en dépôt-vente, il devra posséder le fameux sésame universel : le numéro SIRET ! Pour l’obtenir, le plus sûr est de se rapprocher de son URSSAF préféré et discuter de la formule la plus adaptée à son cas.
Ensuite, vient la patience, au cœur du quatrième conseil. Ne pas bâcler son travail. Faire relire son manuscrit par plusieurs personnes. Être exigeant et intransigeant sur la qualité de ses œuvres et livres, quitte à retarder la publication.
Cinquième conseil : ne pas craindre d’être plagié ! Un, être plagié, c’est très très rare. Deux, être plagié, c’est la preuve que ce que l’on a écrit est digne d’intérêt, non ? Trois, protéger son manuscrit n’est pas si difficile ni très onéreux. Pourquoi s’en priver ? Exemple : Protéger un manuscrit avec Atramenta.
Sixième conseil : ne pas négliger la diffusion libre et gratuite d’une partie de ses œuvres. C’est un moyen formidable d’accroître son lectorat et d’obtenir des retours de lecture. Qui plus est, sans aucune paperasse administrative ! Partager ses créations avec les licences Art Libre ou Creative commons n’a jamais été aussi facile.
Enfin, s’il y a un seul conseil à retenir, c’est ce septième et dernier : « Restez libre et ne renoncez jamais ! »*
* Cette formule, honteusement « plagiée », est issue d’un site de publication en ligne malheureusement tombé en désuétude…
Image Pixabay (geralt)